[PvE] Intrigues de cours et affaires louches

Shéogorath était déçu du prix proposé, mais entrevoyait une marge de manœuvre pour négocier. Le vieillard prit un air indigné et s’exclama :

Shéogorath :Ce n'est point suffisant cher ami. Peut être avez-vous un quelconque objet de valeur, en or ou en argent ? Quoi qu'il en soit, la valeur de ma marchandise vaut bien plus que 120 danegelds. C'est une certitude ...

Le magicien s'attendait à une certaine perte, mais il n'accepterai pas une perte aussi grande. Si l'aubergiste n'avait rien à proposer, il s'en irait vendre sa marchandise à l'intendance du château. Néanmoins, les seigneurs n'hésitaient pas à abuser de leur position dominante pour casser les prix, raison pour laquelle il voulait éviter une telle situation.

L'Aubergiste ne parut guère surpris que Shéogorath cherchasse à monter les prix. Il semblait même s'être préparé à s'être éventualité. Aussi s'installa-t-il plus confortablement derrière son comptoir, et commença-t-il le nettoyage paisible et tranquille de la vaisselle salle de la veille, qui s'empilait un peu partout. Il tira sa bourse à lui, puis fit mine de compter ses deniers avant de l'accrocher à sa ceinture. Poursuivant son ménage, il reprit alors tranquillement à destination de son client, et potentiel fournisseur.

Aubergiste : Très bien, fit-il en haussant les épaules. Combien demandez-vous ? Vous devez cependant savoir que le village sort d'un siège, et que nous n'avons pas beaucoup d'argent ici. Pour autant, il est certain que nous avons aussi grandement besoin des vivres que vous vous proposez de nous vendre ... Aussi ne pourrais-je sans doute pas monter aussi haut que vous l'espérez ...

Sheogorath passa ses doigts dans sa fine barbichette blanchâtre et grisonnante. Combien espérai-t-il en récupérer ? Idéalement, il souhaitait vendre sa marchandise pour 200 danegelds, mais force de constater qu'il était peu probable que le marchand en ait les moyens.

Shéogorath : Idéalement, j'en aurai réclamé pour bien 200 danegelds. Mais compte tenu des circonstances et du fait que je sois pressé, j'en demanderai 175 peut être ? Avant mon départ, je dois m’acquérir d'un âne, peut être en avez-vous un que nous pourrions marchander ? Disons ... mes vivres et 125 danegelds contre l'âne ?

Simon haussa un sourcil, interloqué. Oui. Il avait bien un âne. La vieille carne qu'il avait acheter à prix d'or dans les montagnes pour transporter tout son fatra alors qu'il fuyait vers blanchedague avec son épouse trois semaines plus tôt. Et aujourd'hui, cet âne constituait une bouche de plus à nourrir pour lui et son petit commerce. Et il ne lui servait strictement à rien. On pouvait faire rouler les tonneaux depuis la colline blanche, ou se reposer sur un tiers pour les convoyer. En tout cas, ce n'était pas avec un âne qu'on transportait la bière et l'hydromel. Il acquiesça presque aussitôt. Sans vraiment y réfléchir. Cent vingt cinq Danegelds, et à manger pour la moitié de l'hiver, contre un âne vieux et fatigué ? Sérieusement, qui ne prendrait pas pareille affaire ?

Aubergiste : Tope là. dit-il simplement, avec un air satisfait.

Sheogorath était satisfait, l'affaire lui allait parfaitement bien. Si l'aubergiste était parvenu à le pigeonner, ce dernier n'hésiterait peut être pas à en parler autour de lui, ce qui conforterait la position du Nécromancien. Un dicton dit qu'il vaut mieux passer pour un salopard qu'un incompétent, c'est une chose relativement juste, mais on ne se méfie que très rarement d'un faible d'esprit, ce qui pourrait pousser Shéogorath dans une position de force. Le sous-estimer, c'était lui donner un avantage. Le vieillard prit l'aubergiste dans ses bras et l'embrassa sur une joue pour sceller leur accord. d'un geste de la main, le vieux magicien ordonna à ses deux complices de sortir les provisions de leur fatras et de le poser sur la table.

Shéogorath : Quand à ma proposition ? Je devrais revenir dans quelques jours, quelques semaines peut être. Dix danegelds maintenant, puis dix danegelds à mon retour en échange d'informations, ragots et histoires. Nous sommes d'accord ?  

Après sa réponse, le groupe prit l'âne et partirent vers Quatremont

L'Aubergiste haussa les épaules. Après tout cela ne lui coûtait rien et n'impliquait aucun effort supplémentaire de sa part : les gens venaient à la Taverne pour oublier leurs problèmes. Donc naturellement, ils en parlaient. Et lui travaillait à la Taverne, donc naturellement, il écoutait. Et il n'y avait aucune clause à son contrat qui lui interdisait de faire du profit en vendant le fruit de ce qui tombait dans ses oreilles. Donc naturellement, il le faisait. Il accepta de bonne grâce avant de conduire Shéogorath jusqu'au fameux âne ... Lequel n'était plus tout à fait dans sa prime jeunesse. Plutôt maigre, vieux, et visiblement fatigué, la bestiole était aussi têtue ... Comme une mule. Mais l'Aubergiste montra un petit truc à Shéogorath avec une miche de pain sec, et hop, la bête se mit bientôt en route ...

[Récapitulatif du tour :
Perte de 100 unités de céréales.
Perte de 25 unités de fruits.
Perte de 125 Danegelds.
Gain d'un âne (-2 de capacité d'emport (vieux et faible), Consomme une unité de pain par jours. Sinon ralentit le groupe de 25% de sa vitesse de déplacement normale pour la journée).
Gain de 5 points de réputation envers le village d'Aumont.
Gain de 3 Points d'expérience pour Shéogorath.
Gain d'un point d'expérience pour Galen et Cicéron.]

C'était une vieille et faible bête dont Shéogorath avait fait l’acquisition. Cet âne ne ferait pas vieux os. Néanmoins, il permettrait au groupe de transporter leur barda, tout en conservant une cadence correcte. L'accord avec le tavernier n'était pas fondamentalement favorable au magicien, mais il avait le mérite de se mettre le tavernier dans de bonne grâce. Les relations avec le petit peuple peuvent se montrer très lucratives et instructives lorsqu'on y prêtait vraiment l'oreille. Shéogorath avait chargé Galen d'aller acheter cinq unités de pains à la boulangerie, pour nourrir l'âne. Dehors, Cicéron s’attelait à charger la mule, alors que Shéogorath travaillait déjà sur sa prochaine chansonnette. Ce serait l'histoire obscur d'un seigneur anonyme, dont les coffres et les réserves d'armes, se sont fait spolié par un allié un peu trop gourmand et jaloux. Shéogorath espérait partager cette histoire avec d'autres bardes, dans le Duché d'Aumont, comme, au hasard, à la Forteresse de Blanchedague ou à Aunudun, un petit village sans prétention. Lorsque ses compères vinrent lui apprendre que les bagages étaient prêts, aux alentours de 9h30, Shéogorath annonça le grand départ.

Shéogorath : Bien. En route, messieurs. Quatremont nous attend.  

[9 Octobre 1225. Jet sur la table de rencontre : Ruines.
Les températures sont fraiches, froides mêmes. Mais l'équipement de la compagnie de Shéogorath le protège sans mal contre le climat. Pas de test à effectuer.]

Les trois hommes, et leur âne, avançaient maintenant clopin clopan sur les routes qui les conduisaient parmi les hauteurs, vers le nord, sur la route qui longeait la Granrive. Ils bifurqueraient bientôt vers le village de Quatremont. Autour d'eux, les champs environnants n'étaient que partiellement récoltés. Le blé gelait sur place. La guerre était arrivée avant la fin des moissons, chassant les travailleurs des champs pour les pousser vers les hauteurs afin de protéger leurs vies. Maigre répit. Sans nourriture, l'hiver Aumontois se chargerait quand même d'eux ... Son épais manteau blanc recouvrait déjà les terres. Et parmi les épis trop mûrs et congelés, quelques hommes et quelques femmes tentaient, ça et là, de récupérer ce qui pouvait l'être dans leurs besaces ... Tout autour, la montagne étendait son emprise : sauvage et abrupte, couverte de forêts de pins et de sapins impénétrables, dont le vert sombre venait "égayer" si tant est qu'on puisse le dire, un paysage qui tournait progressivement au noir et blanc. Les feuillus perdaient leurs feuilles et sous leurs bottes, les premières neiges crissaient au rythme régulier de leurs pas.

Ils arrivèrent alors bientôt en vue d'un charnier. Ou plutôt ... Des "restes" d'un charnier. Car il n'y avait pas de corps. Aucun cadavres. Seulement des armes et des armures qui trainaient dans la boue. Des écus brisés, des épées ébréchées, des lances cassées et quelques morceaux de cottes de cuir, de maille, et de tissus rembourés. Deux bannières, fichées dans le sol au milieu du prêt, indiquait clairement à qui appartenaient ces équipements. Et ces deux bannières, même Shéogorath, qui n'y connaissait pas grand chose en "Noblesse Danienne", les reconnu. D'azur, tranché d'argent, à l'Aigle de Sable : la maison du Roi. Au moins un des deux camps impliqué dans cette bataille appartenait aux troupes du Roi Antoine de Dania. Ils avaient voyagé pendant trois mois, depuis leurs cités ensoleillés de pierre blanche et de tuiles rouges jusqu'aux contreforts glacés du Duché d'Aumont pour venir mourir dans cette vallée isolée ... Mais de la main de qui ? Shéogorath et ses deux compères eurent beau fouiller, ils ne trouvèrent pas trace d'autres armoieries ... Des bandits ? Des pillards ? Des corps francs sans bannières ? La pratique était répandue parmi ces seigneurs nordiques. Mais cela n'expliquait toujours pas pourquoi il n'y avait aucun cadavre ... Et aucune tombe qui aurait put les contenir non plus d'ailleurs ... Ni même la moindre trace de terre retournée qui aurait put indiqué une fosse commune, ni même les traces de cendres et de bois calciné d'un bûcher funéraire ... Ou était bien partis ces cadavres ?

Le groupe avait décidé de faire un halte pour en savoir plus, chercher des indices ou des informations. Shéogorath ne tenait pas en place, il passait son temps à déambuler dans le charnier, marmonnant tantôt des trucs incompréhensibles, tantôt des insultes et des complaintes. Si les deux mercenaires suivaient le vieux depuis longtemps, ils l'avaient jamais vu dans cet état, quelque chose l'intriguait ou le terrifiait et ils le suivaient suffisamment pour le savoir inconscient voir optimiste suicidaire, ce qui les poussaient à se dire que pour qu'il s'inquiète, la situation devaient être apocalyptique.

Au milieu de ses déambulations, il s'arrêtait parfois, s'accroupissant ou s'asseyant sur une souche, des poutres de bois, ayant peut être servi d'arme de siège avant ça, Shéogorath se massait les tempes, cherchant à se souvenir de ce qu'il avait bien pu lire jadis dans la bibliothèque. Des centaines, voir des milliers de cadavres, devaient tapisser le sol, après la bataille. Désormais, il n'y étaient plus et il était très peu probable qu'on les ait enterré, il n'y avait pas de tombes d'ailleurs et il est peu probable que qui-que ce soit aient emmené les corps où que ce soit. De plus; on n'avait pu trouver que les armoiries du Roi Antoine, ce qui était improbable voir impossible. Où étaient les armoiries, drapeaux et écussons de leurs adversaires ? Là était la question et Shéogorath en venait à en déduire le pire : Les morts n'avaient pas eu la décence de le rester. Selon Shéogorath, toujours, il était peu probable qu'un nécromancien seul, ait pu ramener à la vie autant de cadavres. C'était peut être l'oeuvre d'une confrérie, d'un cercle de nécromancien agissant dans la région.

Non.

Non, ça ne pouvait être ça. Cette option ne répondait pas à la question première : où étaient passé les armoiries ennemis ? Ce massacre n'était pas l'oeuvre d'un cercle de nécromancien, un tel cercle aurait été repéré et chassé. Autant de créatures ne pouvaient passer inaperçu, d'après les débris, c'était des centaines de soldats qui étaient morts ici, peut être même des milliers. Qui avait bien pu faire ça ? L’Antéchrist peut être ? Les chrétiens aimaient à penser que quelques temps avant la fin du monde, ce dernier viendrait prêcher une religion hostile à celle du Christ. Shéogorath aimait à penser que ce serait lui, mais bon ... il est fou.

Shéogorath : Trouvez-les ... où sont-ils ... prééééciiiieux ... où êtes-vous mes petits ? Ici ...  Non. Tiens des cailloux ? Que des cailloux ... Il neige ... sur les cailloux d'ailleurs ...  Murmurait tristement et désespérément le nécromancien, alors qu'il fouillait inlassablement dans le charnier, des signes, des traces de pas ou des empruntes de magies. Régulièrement, le vieux s'arrêtait pour se masser les tempes, se remémorer ses lectures.

De leur côté, Galen et Cicéron cherchait des traces, des objets, bref, n'importe quoi ou n'importe qui.

[Jet de fouille de Shéogorath : 15. Réussite partielle.
Jet d'Art de la Magie de Shéogorath : 17. Réussite totale.
Jet de fouille de Galen : 7. Réussite partielle.
Jet de fouille de Cicéron : 10. Réussite partielle.

Résultat à mon prochain post. Il se passe d'autres choses d'abord ...]

D'abord, en observant les lieux, Shéogorath comprit bien vite que l'ampleur de la bataille était beaucoup plus faible que ce qu'il avait put imaginer. Au mieux, l'affrontement avait-il impliquer une cinquantaine des soldats du Roi, contre un ennemi aux effectifs indéterminé. Ce dernier n'avait rien laissé d'autres que des trâces dans le sol. Des chevaux ... Enfin ... Un cheval. Et rien d'autre. Un cheval. Et des traces de sang séchés un peu partout. Cela dit, il ne lui sembla pas non plus que les défenseurs, pourtant des soldats chevronnés, s'étaient défendus. A vrai dire, les trâces du cheval parcouraient la lande en tout sens. Le cavalier avait méthodiquement poursuivit ses victimes et les avaient tous passer au fil de l'épée. Lorsqu'il remonta les traces de la monture, il finit toutefois par trouver quelque chose d'intéressant. A une trentaine de mètres du charnier, l'herbe était roussie. Comme frappée par la foudre. Et dans la terre, une empreinte de brûlé formait une étoile d'environ trois mètres de rayon sur le sol. Et à côté, sur une vieille souche, Shéogorath trouva ce symbole, peint à l'encre noire.


Shéogorath s'efforça donc de ressentir les traces éventuelles laissées par un arcane magique connu, ou inconnu par ailleurs. Pour ce faire, il convenait qu'il laissa les émotions  qui imprégnaient cet endroit pénétrer en lui. Elles circulaient parmi les vents de magie, y laissant une trace perceptible par quiconque savait comment s'y ouvrir. Et dans certains cas, quand la trace était très récente, ou très puissante, même les personnes qui n'avaient jamais été initiés aux arts des arcanes pouvaient ressentir ces manifestations. Elle se traduisait par un malaise, ou au contraire un profond bien être. Ici, Shéogorath ressentait, depuis qu'il était arrivé sur place, un sentiment diffus qui lui chatouillait les tripes. Comme un gargouillis froid et sinistre dans son estomac. Lorsqu'il s'ouvrit aux énergies de l'endroit, il sentit alors ses tripes se changer en plomb. Glacées sous l'effet de la surprise et d'un effroi terrible. Il perçut les murmures diffus et lointains de hurlements de terreur, le bruit d'un carnage. Et puis, ce fut comme s'il n'avait plus de tripes du tout. Il ne ressentit plus rien. Plus aucune émotion. Et ce sentiment étrange de vide absolu, Shéogorath le connaissait bien. Beaucoup trop bien. C'était celui que laissait la nécromancie parmi les vents de magie. Mais il ne l'avait jamais ressenti avec une telle force et une telle intensité. Cela dépassait tout ce qu'il connaissait. Tout ce qu'il avait connu par le passé. Et probablement, tout ce qu'il connaîtrait jamais dans l'avenir. Celui qui avait fait cela n'était pas humain. Il en avait désormais acquis la certitude ... Cela le frappa comme une flèche de lucidité au milieu de sa folie, comme un trait foudroyant qui le laissait figé sur place et complètement silencieux pendant quelques secondes. La puissance de cette émotion n'avait rien de mortel. Rien de terrestre ... Et c'était récent. Un jour. Deux tout au plus.

Jet de Sagesse (Volonté) pour Shéogorath : 14. Échec.
Shéogorath est affublé de manière permanente d'un malus de -3 aux jets de volonté ultérieur qu'il devra faire contre cette forme particulière de Nécromancie. Il s'enfonce un peu plus dans la folie.

Face à la puissances des émotions qui circulaient ici, il fallait une âme forte. Très forte. Bien plus forte que celle de notre Nécromancien à vrai dire. Sous l'effet de la magie qui avait été employée ici, le Nécromancien tomba à la renverse. Et immédiatement, ses deux compères, qui fouillaient l'endroit, accoururent pour lui prêter main forte. Lorsqu'il reprit conscience, Shéogorath était allongé par terre, à quelques mètres d'un saule, la tête sur son sac. Ses deux compagnons l'observaient avec inquiétude.

Cicéron : Maître ? Vous allez bien ? On vous a vu tomber à la renverse !

Shéogorath revenait petit à petit à lui, il avait la tête qui tourne et les idées embrouillés. Étrangement, il se sentait impuissant, comme possédé. Le vieillard se redressa brusquement, comme victime d'un spasme, et s'écrit en riant comme un fou :

Shéogorath : Vous ne pouvez pas vous cacher ... je vous vois ! Il n'y a pas de vie dans la néant, seulement ... la MORT !  Shéogorath s'écroula au sol et perdit une nouvelle fois connaissance, durant quinze bonnes minutes. Lorsqu'il reprit conscience, Galen lui tapotait les joues, craignant que son maître ait tourné la carte avant de mourir. Shéogorath se réveilla doucement, tout son corps lui faisait mal, mais il ne savait pas si c'était dû à la chute ou à la magie. En tout cas, ses muscles lui faisaient très mal. De plus, le nécromancien se sentait ... bizarre et étrange. Shéogorath n'était plus lui-même et cette ... rencontre ... ne l'avait pas laissé intact. Il se sentait là ... et loin en même temps. Shéogorath : Shéogorath va bien ... oui ... il va bien. Mort ... tous morts ... une chose ... créature. Shéogorath l'a vu ... Shéogorath l'a entendu. Il regardait Shéogorath et Shéogorath a essayé de lui résister. Mais Shéogorath n'était pas de taille ... pour cette fois. Et vous ? Vous avez vu quelque chose parmi les corps ?  

Les deux capitaines se lancèrent un regard inquiet. Leur patron était certes un peu foldingue sur les bords, mais ils ne l'avaient jamais vu parler de lui-même à la troisième personne. Ils échangèrent un regard entendu et entreprirent de le mettre debout sur ses jambes avant de montrer à leur chef ce qu'ils avaient trouvés. Galen, en fouillant les décombres du combat, avait ainsi put dresser un scénario un peu plus précis de ce qui s'était déroulé ici. Les traces de pas ne mentaient pas.

Galen : J'ai observé soigneusement les traces de l'affrontement monsieur. Il semble que ce groupe d'hommes étaient des fourrageurs du Roi, chargés d'approvisionner l'armée royale, ou des corps francs, chargés d'ajouter au chaos ambiant. Voyez les traces de roues ici sur la route ? Elles sont fraîches. Plus fraîches que les autres tout du moins. Et voyez comme elles sortent de la route ici ? Les bêtes qui tiraient le chariot ont dû être effrayées et s'enfuir à travers les bois. Elles ont traversé ce champ. Je n'ai pas suivit la piste jusqu'au bout cela dit, mais je dirais qu'elles se sont dirigées vers cette forêt. Avec leur chargement sans doute, car je n'ai pas l'impression que les agresseurs aient cherchés à récupérer leurs montures après la bataille. Cela dit, l'agresseur était seul. Il aurait probablement eut bien du mal à transporter un chariot rempli de victuailles et de matériel de guerre. Il est arrivé ici, au niveau de cette souche avec le signe étrange.

Galen avança parmi les herbes basses et les tas de neige. Il montra la souche au nécromancien, à l'endroit même ou ce dernier s'était effondré. Un frisson incontrôlable parcourut l'échine du magicien alors qu'ils approchaient de l'endroit.

Galen : A priori, l'agresseur est arrivé par ici. Il était monté je crois. En tout cas il y a les traces d'un cheval. Quand à savoir d'ou il venait ... Du ciel ? Des enfers ? (Le capitaine frissonna, leva les yeux au ciel et adressa une prière à un dieu hypothétique). Quoi qu'il en soit, il a immédiatement chargé la troupe. Et il a enfoncé leurs rangs ici.

Galen avança de quelques dizaines de mètres et montra un endroit ou les débris d'armes et d'armures étaient plus nombreux, et l'herbe et la terre étaient maculés de sang.

Galen : Voyez, ici et là, on distingue sans problème les trâces : les hommes ont tenté d'accueillir le cavalier ennemi en formation serrée. En temps normal, la charge du cavalier se serait vite conclue par sa mort. Mais pas ici. Il semble qu'il ait tout simplement défoncer les lignes de ses ennemis et n'ai pas laissé beaucoup de chances de survie à ses adversaires. Et l'état des boucliers et des armures que l'on peut retrouver nous renseigne assez bien sur la puissance de l'impact. Il en a fait des steaks ambulants ... Suivant cela, les fantassins se sont dispersés sur la lande, et le cavalier semble les avoir poursuivit méthodiquement, et exécutés les uns après les autres. Après quoi, les fantassins se sont ... eh bien ... Ils se sont redressés. (Galen frissonna à nouveau), avant de reprendre leur route, sans leur chargement, et avec leur agresseur.

Galen revînt sur la route, et montra effectivement les traces de pas d'une troupe qui repartait, en bon ordre de marche.

Puis ce fut au tour de Cicéron de faire son exposé. Il sortit simplement une bourse tintinnabulante de sa poche et l'agita devant ses yeux :

Cicéron : Moi j'ai trouvé des sous, dit-il simplement. Mais c'est pas tout.

Il conduisit ses deux compagnons au centre de la lande, regardant à ses pieds, et suivant un tracé très précis. Ayant trouvé un point qui lui "convenait", il se pencha pour chasser la neige à ses pieds, et pointa l'herbe devant lui. Elle était tordue, endommagée à la racine et avait dû être couchée par quelque forces extérieures. Les trâces suivaient un tracé tout à fait rectiligne, sur une ligne d'une demi-douzaine de centimètres de côté.

Cicéron : Des traces comme ça, il y en a sur toute la lande. Comme si le vent avait soufflé très fort, sur un espace très précis, et en suivant un schéma extrêmement détaillé. J'ai pas la moindre idée de ce que cela peut-être. Mais une chose est certaine : ça recouvre toute la lande. Et si vous les suivez jusqu'au bout, elles forment un motif parfaitement circulaire en lisière de la forêt.

Gain de 34 Danegelds.

Shéogorath avait longuement écouté ses serviteurs et leurs déductions correspondaient bien à ses théories et ses "visions". Shéogorath avait peur, oui, mais il était aussi très curieux. De plus, Shéogorath n'était pas resté sourd au sous-entendu de Galen, qui lui affirmait que les morts étaient partis sans leurs chargements. Chargement, qui se trouvait toujours vraisemblablement dans la forêt. Shéogorath se sentait toujours fébrile, mais l'appât du gain le réveilla quelque peu.

Shéogorath : Shéogorath va mieux. Préparez vos armes, nous allons dans la forêt chercher les reliquats du convois. Les enfants de Shéogorath chercheront avec nous. Les enfants de Shéogorath pisteront les chevaux.

Shéogorath se concentra brièvement afin d'invoquer des goules. Le nécromancien les lâchera dans la forêt autour de lui, en quête des fameuses marchandises. Galen étant un excellent pisteur, le Nécromancien compte sur lui pour repérer les empruntes des roues ou des sabots. Goules et héros formeront un groupe relativement compact, les goules servant d'éclaireurs pour couvrir leur avancée, mais restant suffisamment prêt pour que Shéogorath en garde le contrôle. Shéogorath et Galen prendront soin de marquer les arbres pour ne pas se perdre au fur et à mesure de leur avancée. Cicéron, bon archer, couvrira et protégera son maître.

Quand à l'âne, on l'attachera solidement à un arbre, à l'orée de la forêt. Le groupe portera sur lui-même suffisamment de provision pour trois jours. Shéogorath et les siens s'avancent dans la forêt ... en quête de merveilles !

Ambiance ?

La petite troupe aussi disparate que surnaturelle se répandit alors dans le sous-bois à la recherche du chariot. Les goules courant à quatre pattes aux devant des aventuriers tels des limiers surnaturels et terrifiants. Leurs crissements et leurs piaillements sauvages précédant la progression du petit groupe. La forêt était toutefois encore touffue à cette altitude : les troncs épais, les branchages, les arbustes et les nombreuses fougères qui couvraient le sous-bois constituaient autant d'obstacles bloquant les lignes de vues et limitant la progression des aventuriers. Sous les conseils de Galen toutefois, les trois compères trouvèrent sans mal leur chemin, uniquement pour constater, quelques centaines de mètres plus loin, que le chariot qu'ils poursuivaient avait déjà été revendiqué par une bande aussi nombreuse que disparate de petites créatures à la peau vertes, couverte d'armure de cuir et de peaux mal tannées et mal taillées. La troupe dépenaillée était armée de grands couteaux, de coutelas, et de quelques masses et autres marteaux, et semblait dirigée par un de leurs congénères, un peu plus gros que la moyenne. Ils sautillaient partout autour du chariot, piaillant et chantonnant toutes sortes d'âneries en retirant les balles de laines, et en éventrant les caisses de vivres. Les deux montures qui devaient tirer la charrette était, du reste invisible. Restait à prier qu'elle n'ait pas fini dans les estomacs de cette troupe disparate ...

Lorsque les trois aventuriers et leur avant-garde de goule jaillirent à quelques dizaines de mètres de la petite bande, le chef de la bande brandit son couperet dans leur direction :

Chef gobelins : LONGUES JAMBES ! ET MORT-QUI-MARCHE !

Comme un seul homme, la petite troupe de gobelins fut saisie de panique. Les petites créatures coururent en tout sens, brandissant leurs armes en l'air, se marchant sur les pieds, se rentrant mutuellement dedans en tentant de rejoindre des positions de combat. Cela donna d'ailleurs lieu à quelques prises de becs entres gobelins qui auraient été hilarantes si ces créatures n'étaient pas innombrables, armées jusqu'aux dents, et visiblement pas désireuses du tout d'abandonner leur butin ...


[Ta zone de déploiement est ici indiquée par la ligne bleue. Celle des gobelins par la ligne rouge. L'ensemble de la carte étant composée de forêts, les attaques à distance seront toutes affectées d'un malus de -1 aux jets de touche.

La troupe gobeline se compose d'un chef de guerre gobelin et deux hordes gobelines armées d'armes de base.

Ton armée se compose de 4 poses. La troupe gobeline se compose de 3 poses. Les gobelins ont donc un bonus de +1 au dé d'initiative.]

Shéogorath commençait à reprendre des couleurs, au fur et à mesure de cette ballade en forêt. Preuve en était qu'il recommençait à chantonner au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans la forêt. Galen avait prit la tête du groupe, il parvenait assez facilement à suivre la piste. De temps en temps, Shéogorath s'éloignaient en se dandinant guillerettement, cueillant parfois des champignons ou dansant au milieu des fleurs. Galen en venait même à supposer qu'il avait oublié ce qu'ils faisaient ici, voir même où ils étaient. Puis il revenait, l'air de rien, se plaignant comme un enfant qu'il en a marre et qu'il veut arriver !

C'est ainsi qu'ils se trouvèrent face à une bande de gobelins assoiffés de sang, prêt à les piller, les assassiner, voir  même les violer ! Shéogorath soupira et s’assit tranquillement sur une souche à proximité. La guerre, ce n'était pas de son âge. Le nécromancien sortit son luth et se mit tranquillement à jouer un air complètement décalé et hors sujet. Dans un même temps, Galen prenait la tête des goules afin d'établir une position défensive devant leur maître. Cicéron, lui, prenait position sur une souche ou un rocher pour avoir un champ de tir acceptable. Shéogorath, entre deux couplets, leva la main pour faire apparaître un autre groupe de goules sur la gauche afin d'essayer de prendre les goules à revers. Shéogorath était maintenant assis, adossé à un arbre.


Shéogorath : ♫ ... Dans la forêt de l'automne ... ♫

Ambiance ?

Les gobelins s'agitaient, couraient en tout sens et s'invectivèrent plusieurs minutes durant, avant que finalement, ils ne se soient regroupés et que leurs troupes commencent enfin à offrir à leurs adversaires le spectacle d'une armée prête à la bataille. Ils adoptèrent une formation relativement classique, et témoignant du manque d'imagination que pouvaient avoir ces créatures en matières de stratégie militaire ... Tout du moins dès l'instant ou elles se retrouvaient forcées de combattre dans une situation qui n'étaient plus à la faveur de la surprise. Car Shéogorath, tout comme Galen et Cicéron, connaissaient suffisamment bien l'espèce pour savoir que si les gobelins leur étaient tombés dessus, et non l'inverse, ils auraient déjà eut bien assez de problèmes pour ne pas se préoccuper d'ethnologie gobelinoïde.

D'ailleurs, l'absence de Hobgobelins ou de gobelours dans la formation adverse était une autre chance à mettre à leur compte. La présence de ce type d'adversaire aurait en effet immanquablement constitué un défi d'une autre trempe pour la fraternité des murmures ... Les lignes étaient maintenant tracées, les dés jetés. La bataille pouvait commencer ...


[Comme dit en vocal, c'est maintenant que tu invoques les Goules, au prix d'une action pour Shéogorath.

L'ordre d'initiative a donné lieu aux jets suivants : Fraternité des Murmures : 6, Gobelins : 2 (avec le +1). C'est donc toi qui a le Tour 1.

µN'oublies pas de me préciser si tu souhaites dépenser des PCs pour relancer certains dés.

PC Gobelins : 5
PC Shéogorath : 5.]

Shéogorath : ♫ ... Dans la forêt de l'automne ... ♫

Shéogorath était adossé à son arbre, chantant l'histoire d'un lapin qui aurait supposément tué un chasseur ... quand Galen vint le voir. Face à eux, les gobelins s'organisaient, si on pouvait qualifier leurs bousculades pour de l'organisation. Mais si on était objectif, on pouvait aussi apercevoir les goules se monter dessus, parfois même se mordiller les membres entre eux. Oui ... ils avaient l'air sacrément cons ... dans un camp comme l'autre d'ailleurs.

Galen : Je pense que nous devons prendre l'initiative. Ces monstruosités sont redoutables lorsqu'ils ont l'avantage de la surprise, là en l'état, ils fuiront dès les premières pertes.

Shéogorath prit un air affolé et se releva d'un bond, en murmurant suffisamment fort pour que seul Galen puisse l'entendre.

Shéogorath : Shéogorath l'a vuuu ! Il l'a vuuuuu ! C'était lui ! Fourbe et sournois ! Il se joue de nous mon précieux !  

Galen : Quoi ? Qui ? Qu'es-ce ? Qui avez-vous vu, Maître ?

Shéogorath : Shéogorath ne connait pas son nom, il essaye de se cacher. Mais Shéogorath n'est pas dupe, Shéogorath l’aperçoit, tapis dans les ombres et le néant. C'est lui le véritable ennemi, c'est lui qui terrifie Shéogorath. Nous ne devons pas nous laisser avoir par ses artifices et ses manigances. Shéogorath ne se fera plus avoir !

Cicéron avait rejoint Galen, qui, pâle, ne semblait rien piger à ce que le vieux sénile lui racontait. Il en venait même à se demander si le vieux ne s'était pas cogné la tête en tombant quelques temps plus tôt.

Galen : Mais qui ça ? Le Diable ? L'Antéchrist ? Ou peut être le Dieu de ces abominations vertes ?

Shéogorath se rapprocha de lui et lui attrapa le col, plongeant ses yeux d'homme désespéré dans ceux de l'elfe blanc.

Shéogorath : Chuuuuuuuuuuuut ! Pas si fort ! Il pourrait nous entendre ! Il se fait passer pour quelqu'un de bienveillant, désireux de t'aider, mais en réalité il se nourrit de ta souffrance et de tes déconvenues. On le prétend sensible et affectueux, mais c'est en vérité celui qui souhaite notre perte. C'est lui qui a attiré Shéogorath dans la vallée avec les cadavres ! C'est lui qui a montré a Shéogorath le signe à côté de la souche, c'est lui qui l'a torturer avec des visions ! IL se cache derrière les autres pour masquer sa main invisible, il sacrifie ses marionnettes pour parvenir à ses fins sans rien laisser paraître. Puis, avec une voix mielleuse, il t'incite à continuer. Désormais, il s'attaque à Shéogorath parce que Shéogorath voit clair dans son jeu.

Les deux complices du vieux nécromancien ne comprenaient toujours pas ce que le taré baragouinait. D'un simple regard, ils s'accordèrent sur la nécessité de le présenter à un médecin, au cas où il aurait une commotion ... Shéogorath n'avait jamais été sain d'esprit, mais là on frôlait la camisole de force ! Et le pire, c'est que le vieux n'avait pas fini !

Shéogorath : On l'appelle le Valentinus . C'est le Dieu Marionnettiste, mais il se surnomme le Maître du Jeu, un jeu dont Shéogorath et les autres sont des pions et les victimes ! Mais Shéogorath est seul, Shéogorath est le seul à avoir vu ses manigances. Mais ne craigniez rien, Shéogorath l'obligera à se dévoiler tel qu'il est ! Shéogorath sait ce qu'il aime, Shéogorath sait qu'il tient beaucoup à ses marionettes ! Si Shéogorath les tue, le Valentinus n'aura pas d'autres choix que d'agir à visage découvert ! Et Shéogorath va commencer par LUI ! 

Le nécromancien avait dit ces derniers mots en pointant le chef gobelin du doigt, non pas pour tenter de le tuer, mais pour déclarer ses intentions. Avant que Galen eut véritablement le temps de digérer la soupe qu'on venait de lui servir, Shéogorath avait ordonné à ses goules d'attaquer, enchaînant directement sur l'invocation de goules supplémentaires sur le flanc gauche. Galen, lui, se trouvait au milieu des goules. Cicéron commençait à encocher ses flèches et à tirer sur le pack de gobelins de gauche. Shéogorath voulait se réserver le chef gobelin.

Spoiler:

Les gobelins piaillaient et hurlaient pour impressionner leurs adversaires. Leur foule disparate brandissant leurs armes au dessus de leur têtes, frappant en cadence leurs boucliers et scandant des champs guerriers pour rémoigner de leur motivation. L'apparition de vingt goules supplémentaires sur leur droite eut naturellement pour effet d'en calmer quelques uns. Et à vrai dire, considérant que les goules n'avaient l'air d'en avoir strictement rien à faire, l'opération semblait fort peu entendue et relativement inefficace côté Gobelins, aussi beaucoup cessèrent vite de s'epoumonner. Un silence pesant vînt succéder au brouhaha lorsque les flèches de Galen atteignirent systématiquement leurs cibles, touchant en pleine tête trois des guerriers de la première ligne. Les gobelins regardèrent leurs compagnons tombés par terre, et semblèrent brutalement se rappeler que les longues-jambes, même lorsqu'elles sont peu nombreuses, sont toujours aussi dangereuses ...

Griznak : GRIZNAK TROP BEAU POUR MOURIR ! Hurla alors l'un des gobelin, et il prit aussitôt ses jambes à son cou. Trois de ses compagnons lui emboîtèrent le pas, se dispersant dans les sous-bois en hurlant.
Chef de guerre : TOI REVENIR ! ET TOI AUSSI ! SINON VOUS FINIR DANS GROSSEMECHANTEBEBETE !

Les menaces du chef de guerre eurent à peu prêt autant d'effet que s'il avait pisser dans un luth. Il se retourna en bougonnant vers ses troupes, et maugréa quelque chose dans le langage guttural des gobelins, avant de se retourner vers ses deux ailes. Pointant l'aile gauche de son couperet, il hurla alors de toutes ses forces :

Chef de guerre : Vous avancer ! VITEVITE ! Bataille pas attendre ! Longues-jambes et morts-qui-marche venus piquer dîner à vous ! VOUS PIQUER EUX TRÈS FORT ! Sinon MOI piquer VOUS ENCORE PLUS FORT !

Et visiblement, le chef gobelin devait "piquer" très fort, car la troupe dépenaillée se mit en branle, au pas de charge, s'apprêtant à défoncer les lignes de ses adversaires en une attaque "dévastatrice" ... Tout du moins aussi dévastatrice que pouvait l'être une attaque frontale de gobelin ...

[Récapitulatif des actions :
Le chef de guerre effectue un Mouvement de 2M suivit d'une Charge à 1M contre l'unité de Goule de gauche. Il termine par une action de Combat. Il donne également l'ordre "En avant" à l'unité de Gobelins en pleine santé de droite.
L'unité de Gobelins à 41 PV effectue un Mouvement de 1M suivit d'une Charge à 1M contre l'unité de Goule de gauche. Elle termine par une action de Combat.
L'unité de Gobelins à 48 PV effectue un Mouvement de 1M suivit d'une Avancée de 1M. Elle termine par une action de Charge à 2M contre le capitaine Galen et les Goules de droite (ce qu'elle peut faire grâce à l'ordre "En avant"). Ayant usé de toutes ses actions, elle combattra cependant forcément en deuxième.]

Si Galen ne comprenait rien aux divagations de Shéogorath, il n'en exécutait pas moins les ordres. Ce pointage du doigt accusateur fut à ses yeux un ordre punitif qu'il devait accomplir. C'est dans ces circonstances qu'il marcha avec détermination sur ses ennemis. Le combat s'engageait et d'après Galen, il serait bref !

Mais c'est à travers les yeux de Shéogorath que nous suivront cette magnifique et glorieuse épopée. Du moins, c'est ce qu'on aurait pu commenter, si ce dernier n'avait pas oublié le conflit autour de lui. Le Nécromancien semblait intrigué par quelque chose d'autre, un arbre, plus précisément. Des écureuils semblaient avoir décidé d'y faire leur nid, et Shéogorath, fidèle à lui-même, n'avait pas trouvé plus utile que d'y mettre le pif dedans.

Shéogorath : Il y a quelqu'un ?  

Pour toute réponse, ce fut un écureuil qui, terrifié, lui sauta au visage, le faisant tomber à la renverse et s'enfuyant à travers les fourrées. Le vieux resta au sol quelques secondes, encore sonné. C'est des bras costauds et surs qui l'aidèrent à se relever.

Galen : Vous allez bien, Maître ? Que vous est-il arrivé ?
Shéogorath : On a ... on a tendu une embuscade à Shéogorath. Ils lui sont tombés dessus sans prévenir, il ne s'y attendait pas. La bataille est déjà terminé ?  
Galen : Oui, Maître. Nous leurs avons collé une bonne raclée ! Ils ne reviendront pas d'ici tôt. Ou alors beaucoup plus nombreux ... Venez, allons voir ce qu'il reste du butin et séparons-nous pour en faire l'inventaire.

La carriole stationnée un peu plus loin, était environnée par les tentes et les installations que les gobelins avaient prévue pour dépecer cette dernière de son matériel. On y trouvait tout un fatras d'objets plus inutiles les uns que les autres, stockés sous les tentes. En revanche, à bord du véhicule, qui était chargé à moitié environ, se trouvait une quantité non négligeable de matériel fort utile, ou en tout cas revendable. Il s'agissait toutefois d'une simple charrette à bras, ce qui garantissait donc à la fraternité la possibilité de l'embarquer sans trop s'occuper de son contenu et de faire les comptes exacts plus tard. Tout ce que Shéogorath put constater, en un rapide coup d’œil, c'est qu'il y avait là des balles de laine, plusieurs caisses de vivres, et un peu de matériel, des outils notamment, subtilisés dans les villages environnants à l'occasion d'une razzias. La carriole était pleine et on pouvait donc aisément supposer que les hommes du Roi étaient sur le retour lorsqu'ils tombèrent dans cette embuscade.

La fouille du camp révéla également une cassette de fer scellée que les gobelins avaient tenté d'ouvrir à coups de marteau (sans succès), et un petit coffret en ferraille (complètement défoncé celui-là), qui contenait plusieurs bijoux en os, en cuir ainsi qu'une fine chaîne en argent. Enfin, sur les gobelins, on put retrouvé quelques menues piécettes ...

Entretien post-bataille :
- 3 outils pour entretenir les armes de Shéogorath, Galen et Cicéron.
- 1 munition pour regarnir le carquois de Cicéron.

Butin :
- Une charrette à bras (sans monture), pleine à ras-bord contenant :

• 250 unités de laine.
  
• 200 unités de grain
  
• 30 unités de venaison séchée
  

- Une cassette de métal scellée.
- Un coffret en ferraille, défoncé (donc inutilisable), contenant :

• 3 colliers en cuir et en os.
  
• Une chaîne en argent.
  
• Trois bracelets de fer.
  
• Deux paires de boucles d'oreille en cuivre.
  
• Une poignée de gemmes (3 azurites, 6 Obsidiennes, 1 Œil de chat, 6 Œil de tigre, 2 Turquoise, 5 Lapis-Lazuli)
  

- 230 sous de cuivre (23 Danegelds).
- 110 Danegelds
- 2 Florins d'Or (20 Danegelds)

La Fraternité aux Murmures étaient tombés sur la caverne d'Ali Baba. Bon, d'accord, l'Ali Baba du pauvre, mais c'était déjà une petite fortune qu'ils avaient récupéré. Shéogorath et ses compères avaient eu du flaire en s'arrêtant dans le charnier. Du moins, c'était plus l'avis de Cicéron et de Galen, que de celui de Shéogorath qui en avait encore des sueurs froides. "Plus jamais ça", aimait-il répéter. Le butin était conséquent pour un groupe de trois personnes, quelques pièces, des bijoux et des matériaux brutes. Maintenant, il ne restait plus qu'à écouler la marchandise à Quatremont, leur destination.

Galen : Je préconise que nous partions maintenant, et que nous allions chercher l'âne ...

Shéogorath : ♫ ... Dans la forêt de l'automne ... se trouvait un âne ... ♫ Hein ?! Mais c'est l'âne de Shéogorath ! Allons le chercher avant que le perfide Valentinus vienne nous le dérober !

Sans demander l'avis à qui que ce soit, Shéogorath sauta dans la charrette et je coucha sur la laine pour y faire une petite sieste. Galen saisit les bras de la charrette et la ramena jusqu'à l'âne. Cicéron restait à proximité, l'arc à portée de main. Une fois l'âne retrouvait, le groupe prit la route vers Quatremont. D'ailleurs, Shéogorath prononça une phrase qui rentrera dans l'histoire :

Shéogorath : ♫ ... Quatremont, nous voilà ! ... ♫

La route jusqu'à Quatremont s'est déroulée sans histoire.

Shéogorath et ses deux compères arrivèrent bientôt en vue du village de Quatremont. C'était un petit patelin sans grande envergure, construit au fond d'une cuvette, et peuplé d'un peu moins de six cent habitants. Une grosse auberge dépassait du milieu de la bourgade, et l'Eglise était visible d'ici : un clocher de granit rose abondamment décoré et sculpté dans le plus pur art gothique. Le village en lui-même était un agrégat de petites fermes et de quelques demeures cossues de marchands. Plusieurs entrepôts étaient visibles un peu plus loin, et quelques charrettes s'y trouvaient à l'heure actuelle, déchargeant de grosses caisses provenant sans doute de la mine de fer, dont on voyait les fumées blanches et noires un peu plus haut dans la montagne, à environ une demi-journée de marche. Il ne semblait pas y avoir foule au village cela dit. Ce dernier avait probablement souffert du siège et des combats. Quand aux nobles et aux leutes qui vivaient sur ces terres, ils étaient probablement partis se réfugier dans les forteresses des seigneurs voisins encore fidèles aux Aumonts : Blanchedague, Touare, Mont-Grâce et Ruisseau blanc n'étaient pas très loin, et toutes ces places étaient assurément bien plus sûr que ce bourg que personne n'avait fortifié. Les autres étaient probablement partis pour Aumont, histoire de s'agenouiller devant leur nouveau maître.

Shéogorath ne trouverait sans doute pas grand chose ici : du minerai de fer, des céréales et des choux ... Et sans doute pas grand monde pour lui acheter ses balles de laine vu qu'il n'y avait aucun tisserand. Lorsqu'il traversa le village toutefois, il fut frappé par les visages tirés, éreintés et fatigués des habitants, qui regardait les trois compères et leur chariot avec une curiosité distraite alors que ces derniers descendait la grand-rue faite de terre battue ...

Quatremont était un village, comme beaucoup d'autres, à la différence où sa population supérieure à la moyenne lui permettait d'avoir son nom écrit en un peu plus que les autres sur une carte. Rien de bien folichon, donc. La Fraternité aux Murmures ne ferait pas fortune ici, c'était certain. Shéogorath et ses compères eurent très vite la preuve des affirmations du Chevalier Lanvois : la population semblait épuisé. Shéogorath ronchonna d'ailleurs, plus pour lui-même qu'autre chose, que si ils étaient fatigué, et bien ils avaient qu'à tout simplement dormir. Lorsque Galen lui rétorqua qu'ils n'y arrivaient pas, d'après le contrat de mission, Shéogorath lui répondit qu'ils n'avaient qu'à se forcer. L'elfe blanc préféra ne rien répondre.

Galen : Où devons-nous commencer l'enquête selon vous, Maître ?

Shéogorath : Mhmm ... nous pourrions chercher lequel d'entre eux possède les plus grosses cernes sous les yeux. Shéogorath pense qu'il aurait lui-même déjà réfléchie sur la question, ce qui nous permettra de gagner du temps.

Lorsque Shéogorath finit sa phrase, Galen se retourna juste à temps pour l’apercevoir entrer dans un bâtiment bien emblématique : la taverne du coin. Ordonnant à Cicéron de rester prêt de l'âne et de la charrette, Galen s'empressa de la rejoindre. Le vieillard n'avait pas chômé et se trouvait déjà accoudé au bar.

Shéogorath : Bien le bonjour, Tavernier ! Servez donc un verre de vin, le meilleur, à votre hôte Shéogorath, ainsi qu'un verre de lait de chèvre pour son compagnon.

Le tavernier servit donc le verre de vin à Galen, puisque le vieux parlait d'un "Shéogorath" à la troisième personne, mais avant même que Galen puisse s'emparer du verre, Shéogorath avait inversé les deux récipients.

Shéogorath : Vous semblez bien fatigué, la journée a été si difficile ? Concernant celle de Shéogorath, elle a été épouvantable ! Et je dis pas ça à cause des gobelins. E-POU-VAN-TABLE, que le pauvre Shéogorath vous dit ... servez-lui donc quelque chose de plus fort ...