Et maintenant on fait quoi chef ?

Le siège d'Aumont était terminé, en réalité, ça faisait quelques jours déjà et la situation qu'avait laissé le roi était très simple. Le Duché était un bordel sans nom. Autre problème, sa très jeune compagnie n'avait plus d'emploi et s'il comptait en retrouver un, il faudrait bien qu'il en réfère au nouveau patron du coin, le comte Runas de Lachlay ou plutôt maintenant Sa Grace Runas de Lachlay, Duc d'Aumont.
De toute façon Arshad se doutait bien qu'il ne se trouverait sans doute pas en présence du Duc lui-même. Déjà du temps de son cousin, alors qu'il était son aide de camp, il n'avait jamais croisé le Roi, tout juste avait-il pu entrapercevoir certain de ses officier supérieurs.
Après avoir indiqué à ses hommes de maintenir le camp à une lieue d'Aumont, il reprit la direction de la ville. Il lui fallait trouver un contrat parce que les recettes du dernier contrat pour le Roi allait en s'amenuisant, il avait fallut remplacer bons nombres d'armes, quelques armures et les cribleurs cimmériens s'était déjà vu affubler de la présence d'un Aumontois du cru qui servait par ailleurs d'interprète et permettait à ses derniers d'éviter les soucis avec la population locale.

Laissant sa troupe sous le commandement du dizainier des pourfendeurs qui lui tenait lieu de second en l'absence d'aide de camp convenable, il parcourut donc d'un pas rapide les quelques arpents qui le séparait de la ville d'Aumont où il pénétra sous les regards distants des habitants du cru. Pendant un long moment, il hésita, soit il se présentait à la forteresse où il aurait le plus de chance d'obtenir un contrat intéressant. Soit il partait à la pêche aux informations dans l'une des tavernes de la ville. Tout en sachant qu'il y avait de fortes chances qu'on l'envoie à la forteresse.
Finalement, il décida de faire d'abord l'un ensuite l'autre, il pourrait toujours profiter de son passage à la taverne pour renforcer sa compagnie. Aussi traina-t-il ses courtes pattes devant la porte principale du château d'Aumont, Ecu cerclé dans le dos avec son épée batârde. Il se planta devant les gardes et les apostropha :

" Holà messieurs, je suis à la tête d'une compagnie de mercenaire qui a suivi le Roi Antoine depuis les gués de l'Ibren. Je viens voir si Monsieur le Duc n'aurait pas besoin de nos services par hasard. "

Normalement, les gardes devraient s'en souvenir, il n'y avait pas eu des douzaines de nains dans les armées d'Antoine et les deux gars à la porte étaient des hommes de Lachlay, donc des hommes qui avaient combattu avec le Roi et qui avait été ses frères d'armes. Malgré la méfiance envers les nains, il espérait que ça passe.

[Suite ici. Tu arrives un peu après Naar, à l'arrière de sa compagnie.]

Arshad n'arriva que bien après que la nuit soit tombée, sur les coups de la huitième heure de l'après midi. Un groupe d'hommes forts nombreux se pressait déjà devant les portes, et un contingent de cavaliers descendait vers le village, accompagné d'un chariot chargé de trois tonneaux. Les hommes devant la forteresse étaient tous en arme, quoique légèrement équipés, ils n'avaient pas grand chose à envier à ses propres. Discipline, respect de l'ordre et des consignes semblait être au goût du jour.

Arshad s'adressa donc à l'un des hommes en bout de cortège, pensant sans doute qu'il traitait avec un des soldats du Baron de Lachlay ... Que tout le monde appelait le Duc sans qu'il ait vraiment les moyens d'assurer son titre ... Il se vit recevoir d'une manière inattendue et quelque peu impolie ...

Mercenaire : EH le nain ! Tu fais la queue ! Comme tout le monde !