Route vers les deux Darmonts

La petite troupe longeait les bords de l'Ibren empruntant les longues routes monotones en direction des Darmonts, les deux jours de marche avait permis au groupe de se rencontrer à détour d'une bière où d'un ou deux contes halfelins que je n'hésitais jamais à raconter. Nous étions en fin d'après-midi et les lourdes charges de leurs équipements fatiguaient les hommes, pour maintenir leurs morales je faisais dresser le temps tôt leurs laissant le temps de reposer.

Nous nous installions sur un coteau sécurisant, puisque nous avions ainsi accès en hauteur au doux ruissellement de l'Ibren où se pressait une faune et flore variée et impressionnante. Une fois le campement mis en place je faisais un signe de la main à Venuccio le convoquant.

"Tes hommes sont courageux, malgré le lourds poids de votre équipement aucun d'autre eux n'a poussé un mot." lui dis-je, "Près de là ce trouve un village, trouves nous deux mulets et s'il te reste des sous enrôle quelques volontaires."

Je prenais d'un sac une bourse de 600 danegelds, lui lançant dans les mains. L'homme parti presque immédiatement.

De mon côté, je faisais se rassembler les arbalétriers profitant du répits pour les entraîner aux maniements de leurs équipements. La fin d'après-midi passant ainsi, au son des arbalètes brisant sans efforts les arbres qui jonchèrent les bords de fleuves.

Confrères

La "Compagnie Blanche" telle qu'elle s'est autoproclamée, descendait la vallée de l'Ibren : l'une des région les plus riches et les plus abondamment peuplée du duché d'Aumont, berceau de la culture locale, et environnement au climat relativement clément comparé au reste du territoire. On disait en effet du val d'Ibren qu'il s'y trouvait un clocher toutes les lieues, tant la densité de population y était importante. Et effectivement, du fait de son terrain relativement plane, pondéré par quelques collines érodées couvertes de cultures et chargées de grosses fermes, de moulins et de maisons cossues, la région abritait une population importante. Plus de la moitié des habitants du duché d'Aumont vivaient en effet le long du fleuve, entre Colène et Harlesanje. Les températures y étaient en outre bien plus douces qu'ailleurs dans le duché. Ainsi, alors même que nous étions déjà à la mi-octobre, il faisait, dans les environs, aux alentours de cinq degré, quand, plus haut dans les montagnes, les températures avaient déjà plongé dans le négatif depuis plus de deux semaines.

On comprenait pourquoi le Roi Antoine de Ruslin voulait prendre la forteresse d'Aumont* avant l'arrivée de l'hiver. Bientôt, le sol gélerait, les récoltes seraient impossibles, et les paysans réagirait comme ils le faisaient toujours en Aumont : en cachant leurs récoltes dans les montagnes pour éviter que les bandes de pillards et les armées en marche ne viennent les saccager, ou les confisquer. Dans ces conditions, s'emparer d'une place forte abondamment garnie et solidement défendue comme l'était Aumont  allait vite devenir un problème pour l'armée Royale.

Dans les quelques hameaux que la "compagnie" traverse, on s'efforce de trouver et recruter quelques hommes capables et volontaires pour rejoindre les rangs. Au total ce jour, la compagnie s'est ainsi vu renforcée de sept nouveaux jeunes hommes, forts et fiers, mais aussi bien équipés qu'une bande de bûcherons mal dégrossis (Coût total : 70 Danegelds). On a également put acheté un âne afin de porter les vivres et le matériel, pour la somme (modique), de 250 Danegelds. La bête est toutefois fort peu fringante : frêle, flaibarde, squeletique, et surtout entêtée au point que l'on pourrait croire que l'expression "têtue comme une mûle" a été tout spécialement inventée pour elle, elle renâcle, fait des siennes, et refuse d'obtempérer plus qu'à l'accoutumée. Mais bon an mal an, les hommes parviennent à la faire avancer.

On est à mi-chemin de la destination finale lorsque le convoi s'arrête finalement pour la nuit. Sur les ordres de Baldmar, on n'a guère pousser très loin ce jour et vers quinze heure trente, la compagnie s'arrête afin de monter le camp et de procéder à quelques passes avec l'équipement et le matériel actuellement en sa possession. Le coin est propice et relativement agréable. Situé dans un bosquet, entre deux champs qu'une trentaine de paysans sont occupés à terminer de labourer, il offre une protection contre le vent, et un excellent point de vue sur les environs. On peut, sans mal, voire approcher n'importe qui qui arriverait par la route, au nord comme au Sud. A l'Est à l'Ouest, la route est bordée de pâturages, de champs et de prairies encore bien vertes ou paissent quelques troupeaux de vaches et de brebis sous la surveillance de quelques bergers emmitouflés dans d'épais manteaux de fourrure.

C'est alors que les larrons les plus expérimentés de la compagnie sont occupés à montrer aux paysans qui les accompagnent comment tenir correctement une arbalète, que Baldmar observe l'approche d'une troupe relativement conséquente sur la route. Il s'agit en effet d'une caravane, comprenant au total plus d'une quarantaine de personne. Balmar distingue sans mal une vingtaine de gardes Halfelins, vêtus des jaques colorées et des chapeaux ronds à plume caractéristiques des gardes urbaines Péniréliennes, Certains sont armés d'arbalètes, d'autres de longues piques. Ils sont répartis tout autour de la caravane, et ne portent qu'un regard léger sur leurs environs directs, n'envisageant de toute évidence pas d'embuscade quelconque dans la région. A ces quelques fantassins s'ajoutent quatre chariots tirés par un attelage de deux chevaux à chaque fois. Ils avancent d'un bon pas, remontant vers le nord ...

* Les informations ne voyagent pas instantanément. Aumont se trouve à cinq jours de marche de ta position actuelle. Tu es probablement deux jours devant les premiers messagers qui informeront la population du Duché de la chute de la maison régnante et de la nomination de Runas de Lachlay. Pour toi, le pays est toujours en guerre.

[Récapitulatif des actions du tour :
Acquisition d'un âne : 250 Danegelds
Recrutement : 70 Danegelds.
Ecourtement du temps de marche : +0,5 jours de marche avant d'atteindre Darmont-le-Val.]

Au loin les uniformes de Pénirélie brisait l'horizon, accompagnant les caravanes de l'Ibren. Je n'osais regarder ceux qui enviait ma ville natale : Argos est compté par conséquent sur cette soirée pour renflouer les caisse de la Compagnie blanche.

" Venuccio, dit à tes hommes de sortir des réserves à boire pour 60 hommes." lui dis-je montrant du doigt les tonneaux. "Une fois fait, prends deux trois bleus et commence à servir la Caravane qu'il campe à nos côtés cette nuit de quoi faire de la compagnie à un Halfelin."

Venuccio acquiesça répondant aux ordres immédiatement prouvant une nouvelle fois son professionnalisme, le petit groupe ne tarda pas à offrir les premières chopines à la tête de cortège, les invitants alors à camper aux côtés de l'un de leurs confrères. Les gardes exténués de leurs fardeaux et du long voyage ne se prièrent de prendre l'un après l'autre le don amicale de la Compagnie.

Utilisation de (10/50) de bières soit 0,2 unité.

   

Picnic

La caravane marchande avance naturellement tranquillement le long de la route, et s'arrête bientôt, avisant la petite troupe d'une quinzaine d'hommes qui campe dans le bosquet au bord de la route. Il faut bien peu de temps au maître de caravane, un petit halfelin aux cheveux noirs, à la moustache soigneusement rasée et à la barbe taillée en pointe, pour ordonner à la troupe de s'arrêter. Il bondit au pied de sa charette, juste devant Baldmar, et lui lance alors d'un ton courtois et amical :

Eduardo Antiaga : Holà l'ami ! Eduardo Antiaga, pour te servir ! fait-il avec un fort accent Arkoriote, Bien content de trouver un autre compagnon ayant un peu de connaissance et de savoir vivre dans ce pays à la mords-moi-le-nœud ! Nous offrirais-tu à boire et à manger gratuitement ! Que voilà un voyageur qui ne fait pas défaut à notre réputation ma foi. Vous permettez avant que je ne vous rejoigne, je vais organiser mes hommes.

Il emboîte le pas au capitaine mercenaire, et fait quelques gestes à ses propres capitaines pour qu'ils montent le camp. Une fois qu'il a repéré ou installer ses tentes, il s'empresse de les rejoindre. Ses gardes et ses serviteurs commencent donc à installer des tentes et de préparer le terrain pour qu'ils puissent passer la nuit. Quelques tas de bois apparaissent ça et là, tandis que Venuccio s'empresse d'ouvrir deux cruchons de bière et de distribuer des pintes aux hommes et des demis aux halfelins qui le lui demandent. Ailleurs, on conduit les carrioles autour du petit village de tente qui pousse dans le bosquet, afin de constituer un mur improvisé qui protégera les voyageurs pendant la nuit. Les gardes organisent déjà des tours de garde, et se repartissent les tâches préliminaires au repos. On entreprend ici de repriser un pourpoint, là de rassembler du bois d'if à partir duquel seront assemblés de nouvelles flèches et de nouveaux carreaux. Quatre hommes aux pourpoints d'argent et de sinople, les couleurs de la famille d'Eduardo sans doute, brandissent leurs piques et vont s'installer au sommet de carioles stratégiquement placées afin d'obtenir un point de vue le plus large possible des environs pour leur garde. En une petite demi-heure, le camp est monté, les stocks sont reconstitués et Eduardo peut finalement rejoindre Baldmar prêt du feu, une corne de chèvre pleine de bière entre les pognes. Il tend une pinte en bois pleine à ras-bord à son compagnon de nuit :

Eduardo Antiaga : Ah ! Votre capitaine m'a demandé de te donner ça camarade ! Que ne suis-je pas content de rencontrer une bonne âme pour m'offrir quelque repas et un abri ma foi fort convenable pour un camping à la belle étoile. Mais dis-moi, j'ai l’œil pour ces choses là, et je ne vous ai point vu monter de camps. Tu comptes faire dormir tes hommes à la belle étoile l'ami ?

En promenant son regard sur le camp, Baldmar peut en effet constaté que ses hommes sont quelques peu mal à l'aise, alors qu'ils s'apprêtent à dormir à même le sol, avec leur baluchon pour oreiller, quand la caravane avec eux vient tout juste de déployer un attirail colossal et un véritable campement en kit. Seul Venuccio s'efforce de faire bonne impression. Mais Venuccio est un Pénirélien entouré de Pénirélien, quand les autres humains de la compagnie blanche, sont, pour l'essentiel, des gens du cru ... Qui connaissent bien la région.

Mercenaire : Il a pas tord cap'tain, dit bientôt l'un des paysans recruté ce jour. Va faire froid c'te nuit sans couverture. Z'avez pas ça en stock quek'part ? On pourrait toujours buter l'âne. Ca f'rait à manger et une peau pour un ou deux d'entre nous, mais les aut' risquent d'avoir froid m'est avis.[/color]

[Récapitulatif des actions du tour :
Distribution de bière aux caravaniers : 10 unités

Eduardo Antiga, certainement un de ses autres nobles péniréliens en quête de fortune, ses hommes prirent rapidement possessions des lieux faisant apparaître à l'horizon un mirage urbain démontrant la richesse de l'expédition. Au coin d'un feu, l'invité et quelques de ses plus proches comparses partageaient avec nous cette soirée.

L' homme ne tarda pas à remarquer de notre côté l'aspect rudimentaire du camp, aspect que Rib l'un des jeunes paysans ne tarda pas à me faire remarquer une nouvelle fois.

"Rib, c'est ça ?" lui dis-je le regardant "Je t'offrirais les plus beaux chauds manteaux, les plus colorés habits et la plus chaude des tentes si tu parvenais à battre à la lutte l'homme qui me fait face", montrant un orc à l'aspect rustre et fixant tel un rapace.

Le paysan avide de récompense n'attendis pas et invita le vétéran adverse, je pariais 5 danegelds avec Eduardo évidemment que je perdis. Le vétéran retournant l'inexpérimentée deux à trois fois avant de le repousser hors de l'arène d'un coup de pied. Puis, regardant les autres paysans je les invités pour la même récompense à affronter l'adversaire qui patientait avec discipline au centre d'un ring improvisé à l'aide d'un cordage miteux. Et ainsi sans interrompre je perdais 5 par 5 mes Danegelds m'amenant à une dépense totale de 40 Danegelds. Voyant cela, je balançais une bourse contenant 810 Danegelds au pieds du Pénirélien.


"Les uns après les autres, aucun des miens n'ont pu tenir face à ton homme Eduardo" lui dis-je fixant la carrure du guerrier qui me faisait face "J'implore ton autorisation pour défier ton champion lors d'un duel en arme et armure, si tu gagnes tu repars avec la bourse et je n'hésiterais pas à chanter les louanges du champions du Pénirélien Eduardo Antiga." Puis reprenant "Mais, si par le plus grand des hasards je venait à le vaincre promet moi que ton champion me jurera loyauté et que tu chanteras le nom de Baldmar et de la Compagnie blanche dans chacune de tes haltes l'ami."

Mes yeux fixèrent le regard de l'homme qui allait ou non offrir le dernier spectacle de la soirée qui commençait lentement à s’éclipser, s'offrant aux abysses de la nuit qui pointait le bout de son nez.